dimanche 1 mars 2009


Le culte du luxe



Les idoles du culte du luxe sont aujourd'hui présentes sur tous les murs, magazines et halls d´aéroports. Les adorateurs du dieu Argent ont inventé ce nouveau culte pour mieux faire fonctionner leur système. Des chaînes de TV dédiées martèlent le message 24H/24. Le Dieu Argent a donc crée un panthéon d'idoles qui vous rappellent le bon geste à effectuer pour paraître cool et branché.

C'est une religion scientifique et ciblée qui crée des luxes internes à chaque catégorie socio-professionnelle et tranche d'âge et stimule le désir de rejoindre l'échelon supérieur. L'offre est tellement abondante que de nouveaux théologiens, ceux de la société de consommation ont dû apparaître pour orienter les fidèles dans leur désir de communion avec les nouvelles valeurs. Comparateurs de prix, bancs d'essai, associations de défense du consommateur critiques mais soutien du culte.

Grosses cylindrées, yachts, haute-couture, destinations de rêve, gastronomie, vie des riches et célèbres alimentent un rêve audiovisuel érigé en nouvel art de vivre. Inaccessible au commun des mortels mais qui permet de vendre comme des petits pains des bas de gamme très chers mais qui garantissent l'appartenance sociale au club de l'objet du désir.

Des canons esthétiques ont également été promulgués par les prêtres du marketing au grand bénéfice du silicone, de la lipo-suçion et des aliments allégés. Le grand prêtre du goût et de l'élégance des milliardaires s'appelle Karl Lagerfield qui, avec ses faux airs de commode Louis XV mal restaurée, tente niaisement de faire passer le luxe pour une philosophie proche de l'épicurisme. Cet esthète et grand sage a depuis longtemps atteint l'extase que procure la soumission des grands de ce monde à ses élucubrations soit-disant artistiques.

Derrière ces gourous de la consommation décomplexée se cachent, la bave aux lèvres, des loups fiévreux de récupérer les bénéfices de l'enseignement aux masses du culte du luxe. Le plus célèbre s'appelle Bernard Arnaud, quinzième fortune mondiale. Cet esthète, qui parait-il joue du piano, a réussi le pari de vendre hors de prix des sacs en toile cirée estampée d'encre dorée à une multitude féminine en quête de statut social VIP. Avec les bénéfices il a pu s'offrir les meilleurs fleurons des drogues légales de l'occident comme le cognac Hennessy, le champagne Moët et de grands châteaux de Bordeaux. Comme sa puissance n'était pas suffisante, il a maintenant jeté son dévolu sur la presse à la grande joie des politiques qu'il soutient.

L'inaccessible fascine ou rend jaloux. Émotions négatives dans les deux cas. Le monde moderne est définitivement fasciné et prêt à tout pour gagner plus de fric. A vous d'imaginer la réaction du spectateur du tiers-monde qui sait tout du mode de vie occidental par la télé satellitale mais crève de faim ou se prend des bombes sur la gueule.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire