dimanche 1 mars 2009


La guerre

Avez vous vu le film "300" qui dépeint à la manière d'une bande dessinée la défense héroïque de la Grèce contre l'invasion des Perses de Xerxes ? La formidable machine à tuer de 300 Spartiates "bodybuildés" défendant le défilé des Thermophiles y apparaît comme une image idéalisée et mystique de la guerre avec les bons qui dépècent à grand renfort d'hémoglobine les méchants. Sublime, grandiose, émouvant diront certains. Pourtant comment une telle boucherie peut-elle justifier l' ivresse évidente de tuer qui transpire tout au long du film ?

Avez vous vu sur Internet les vidéos de soldats américains descendant comme des lapins des civils innocents en Irak ? Avec vous entendu les cris de bêtes sauvages que ces habitués de jeux vidéo poussent chaque fois qu'ils font mouche ? C'est un spectacle tout simplement à vomir. Comment peut on trouver des jeunes dans une société saine prêts a se livrer à une telle barbarie. Études ratées, peur du chômage ou de délinquance, famille absente ? Prêts à assumer pour toujours le prix du sang versé contre quelques poignées de dollars comme les mercenaires de Xerxes. Les femmes qui vendent leur corps pour donner du plaisir sont des putes mais les hommes qui vendent leur âme au diable pour donner la mort sont des héros. Simple différence de perception machiste.

Quelles raisons peuvent donner les engagés volontaires pour justifier leur adhésion ces boucheries sinon une tentative désespérée d'insertion dans la société ? Quel avenir auront ces jeunes que l'on envoie vivre ce délire psychotique où l'on finit par tuer tout ce qui bouge pour sauver sa peau et revenir en héros que la patrie reconnaissante médaillera. Les vétérans du Vietnam en sont un bon exemple qui quand ils ne sont pas suivis psychiatriquement s'adonnent souvent au trafic de drogues ou d'armes. Quel support peut on donner aux politiques qui utilisent les couches défavorisées de la population comme machine à tuer quand ce n'est pas chair à canon ? Quel respect donner à ces cinéastes qui idéalisent le culte de la violence et sans le savoir (?) cautionnent le lobby militaro-industriel ?

De toute façon quelle chance de survivre ont ces post-pubéres qui croient en avoir ... face à un sniper invisible ou à des talibans en embuscade enterrés dans le sable ? Peu à moins de 100 contre 1. Les uns sont des enfants blafards de la société de la consommation, sans autre valeur morale que l'obéissance aveugle aux ordres d'un supérieur qui veut transmettre des résultats à sa hiérarchie. Les autres sont de vrais guerriers, comme les Spartiates, pour qui la mort n'est qu'une étape de leur vie. Les uns vivent dans la peur dans un territoire hostile, les autres sont des anges de la mort à la pureté spirituelle sans faille. Alors rien de plus facile pour eux que d'actionner, dans la plus grande sérénité, le contact du gilet bourré d'explosifs. L'extase mystique suprême du guerrier ! Mourir pour vaincre les forces du mal et récolter une immortalité garantie.

Combien de meurtriers galonnés en liberté avons nous dans nos sociétés ? Quand la guerre ne peut plus se justifier sur le territoire national on invente de bonnes raisons pour perpétrer cette barbarie archaïque hors de nos frontières. Mais tout le monde n'est pas perdant ! Les hauts gradés en fin de carrière deviennent parfois V.R.P. pour les industries d'armement, distribuant et encaissant de grasses commissions occultes . Il est vrai que même dégoulinant de sang l'argent n a pas d odeur.

Arrêtons d'exalter les vertus guerrières et considérons les à leur juste valeur : un retour à nos vils instincts ancestraux de prédateur pour qui tuer était une nécessité liée à la survie de l'espèce. Nous en sommes pourtant bien loin aujourd'hui. Il serait pourtant facile d'encourager la non-violence à l'école et de limiter la violence gratuite sur les écrans sans pour autant tomber dans la niaiserie de la répression ou la censure. Rééduquer une société dont la conscience collective est de plus en plus distancée des avancées du progrès qui lui ont volé sa conscience et sa capacité à l'autodétermination.

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