dimanche 1 mars 2009


L' anesthésie de la conscience

La conscience par définition s'oppose à l'inconscience, un état mental dans lequel se génèrent automatiquement des pensées, des choix, des actes sans que leur auteur ne prenne part à leur décision d'exécution. Un état mental dans lequel la pensée est supplantée par un logiciel éducationnel qui donne en un éclair des réponses toutes prêtes. Un mécanisme pavlovien qui favorise une certaine paresse intellectuelle en économisant l' effort de réflexion. Le danger évident d'obéir aveuglement à ce mode mental est l'acceptation tacite de la perfection du programme qui nous souffle les réponses. C'est à dire accepter que quelque part à l'intérieur de notre cerveau, existe une zone de Vérité dont l'immanente sagesse est indiscutable et définitive.

Cela reste acceptable et utile quand le feu passe au rouge et que nous appuyons automatiquement sur la pédale de frein ou levons le pied de l'accélérateur à la vue de la maréchaussée. Malheureusement, le monde moderne et ses médias tentent de nous imposer des visions et des modes de pensée uniformisés qui chaque jour réduisent l'espace de notre libre-arbitre. Ainsi le politiquement correct du moment modèle l'image acceptable que l'on doit projeter face à la société. Fautes d'idées ou de réflexion, on enfile l' uniforme mental qui nous donne la carte de membre du mode de pensée. On pense une fois pour adhérer et après on suit les directives, on assimile les réflexes conseillés par les médias. On est hip, cool, chebran, rasta, bobo, écolo, sarkoziste... L' appartenance à la tribu se reconnaît à la dégaine affichée, au language utilisé, à l´habillement, la coupe de cheveux, aux types d' objets quotidiens de statut utilisés.

La conscience cesse alors sa recherche de vérité et laisse notre comportement sous pilotage automatique du dogme prévalant installé en mémoire. Les étrangers au club deviennent transparents, des cons ou des ennemis. Le potentiel de communication avec ces étrangers, parfois des voisins, devient proche de zéro. Un walkman et une paire de lunettes noires suffisent pour parfaire la bulle de non-communication. Ainsi la société du monde moderne ressemble de plus en plus aux millions d´atomes aveugles qui gravitent en tous sens dans la matière sans jamais se rencontrer. Chacun gravite à l'intérieur de sa bulle étanche d'autosatisfaction, d'indifférence à l'étranger ou de ressentiment, sans sortir de ses trajectoires balisées de vie quotidienne.

La perte de conscience entraîne non seulement la perte de contrôle de son destin propre mais aussi de notre capacité à ressentir le monde dans son unité. L'homme est de plus en plus incapable de ressentir le lien surnaturel qui l' unit aux choses de la nature, à la lumière du soleil levant, au vent dans les arbres, aux chant des oiseaux. Face à la multitude d'outils audiovisuels qui nous déversent toute la journée des informations, des sons, des images notre cerveau devient tellement saturé au niveau de la réception qu'il en pert ses facultés de perception. Il devient de plus en plus en difficile de s'isoler pour faire le vide et réfléchir. Face à cette situation, les solutions toutes prêtes que nous proposent la société de l'information gèrent de plus en plus en notre comportement. Au point de se demander quelle sera la différence entre les humains et les robots androïdes du futur tous deux nourris par les mêmes raisonnements implantés en mémoire par les médias de la morale dominante?

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