dimanche 1 mars 2009


Préface














Ce qui suit est le debut d un livre en construction et non un blog. Il est donc conseille de le lire dans l ordre chronologique. La table des matieres a droite sert seulement a se rendre a un chapitre en particulier. Loin de prétendre apporter des réponses à toutes les questions qui sont posées ou sous-entendues, l'idee est d'aider le lecteur a oublier sa perspective normale afin de pouvoir explorer des voies inhabituelles car oubliées ou interdites.

La méthode relève un peu des écoles grecques de philosophie où souvent le maître ne répondait aux questions que par de nouvelles interrogations. L'idée est d' amener le lecteur à réfléchir pour mieux tirer profit du débat initié par l' auteur. C'est pourquoi l'exposé de chaque thème essaye de rester court pour laisser une place à l'imagination. Le principe fédérateur des réponses à trouver ou des questions à se poser est l' exercice de la liberté humaine dans le respect d' autrui et de la nature.

CHAPITRE 1 - LES TENEBRES


La philosophie se meurt, à qui la faute ?



Connais toi toi-même .... et tu retrouveras la parcelle divine endormie au fond de ton coeur d homme ou... de femme. Aime ton prochain, contrôle tes émotions, tes désirs, soumets tes passions, recherche en permanence la vérité pure qui doit être seule juge de l action juste. Pour ne plus souffrir inutilement, réapprends à vivre dans le présent, décharges toi des souffrances du passé et des angoisses du lendemain. Réconcilie toi avec toi même pour redécouvrir le potentiel de bonheur endormi en toi et aimer autrui sans discrimination.

Cette définition fort incomplète du champ pratique de la philosophie se retrouve dans tous les enseignements anciens. Ce message millénaire colle à l humanité entière comme une spirale d ADN que le christianisme en Occident a pétrifié en fondant la théologie afin de le codifier a son avantage et le transformer en dogme indiscutable. Et ainsi le vider de son sens symbolique et profond.

Car l objectif du dogme est de vous faire adhérer à un système de valeurs figé qui ne se discute pas, soit l antithèse absolue de la philosophie. De même pour les universités de philosophie dont l enseignement standardisé a pour principal objectif de former la génération suivante de profs de philo qui redébitera à ses élèves le même enseignement codifie. Passer sous silence que la philosophie ne rime à rien sans travaux pratiques revient à la vider de tout son contenu. L objectif de la philosophie n est pas de mémoriser un enseignement, mais de le mettre en pratique en encourageant l homme à se découvrir et changer de fond en comble pour son bien et celui de la société.

Face à ce meurtre pur et simple de la philosophie, certains nous affirment que le XXI siècle sera spirituel. Pourtant la prolifération récente des sectes de tout poil et autres gadgets new-age ne paraissent pas suffisants pour rétablir le bonheur et la justice entre les hommes. L humanité a atteint ce jour un degré de vide moral et éthique dont les conséquences sur la société humaine s étalent chaque jour un peu plus en gros titres dans la presse ... scandales financiers, spéculations, licenciements en masse, présidents corrompus, guerres meurtrières pour le contrôle des richesses, pollution incontrôlée, jeunesse déboussolée, faim dans le monde... Autant de sacrifices rituels commis par des criminels en col blanc sur l autel du profit et du pouvoir.

Pour se légitimer les politiques agitent les cadavres putréfiés de la philosophie hérités de la Révolution française - liberté, égalité, fraternité, démocratie - comme des gris-gris publicitaires, protecteurs de leurs actions inconséquentes et immorales .


Ca sert à quoi sert la philosophie ?



La philosophie dans sa conception traditionnelle ne conçoit pas l enseignement philosophique théorique sans sa mise en pratique au quotidien par l étudiant. Le novice devra faire preuve de sa volonté inébranlable à rechercher la sagesse pour continuer à recevoir l enseignement de son maître.

Les bénéfices recherches sont multiples. Le cheminement philosophique est un grand escalier où chaque marche gravie amène sa récompense. Mais pour chaque marche gravie il y a un prix a payer. Des épreuves à surmonter. La technique est de se détacher des passions du monde pour ne plus avoir à gérer ses agressions, tout en restant centre et conscient dans la réalité avec comme objectif ultime et incertain, l illumination, le nirvana.

Malheureusement il n existe pas de baguette magique pour y arriver ou au moins s' en approcher. C est la seule chose dans notre monde qui ne s achète pas avec des billets. Au contraire pour s en approcher il va falloir se dépouiller de beaucoup de choses qui nous sont chères. Des habitudes, des réflexes inconscients, des comportements en société, il va falloir faire un tri impitoyable et essayer d éliminer après une analyse objective ce qui nous empêche de progresser.

Tout ça pour retrouver peu a peu la sérénité et l esprit de justice et d amour que nous avons perdu dans un monde devenu aujourd'hui tellement égoïste et compétitif. Et à la clé la sensation apaisante de vivre en harmonie avec le monde.


Impasses et raccourcis



La quête spirituelle est une errance où l on s engage souvent sur de fausses routes. Ce n est pas grave, cela fait partie des règles du jeu. Il y a de multiples voies qui mènent a la sagesse, à chacun de trouver la sienne dans le labyrinthe de ses idées. Chaque échec apporte un enseignement qui encourage à progresser. Et il faut du courage pour accepter que sa vérité d aujourd'hui puisse être mise en échec demain.

Il faut toujours se méfier de ceux qui érigent la vérité en un système clos et auto suffisant. La vérité est insaisissable, fluctuante. On ne devient pas philosophe en un week-end de retraite spirituelle avec un prétendu guru ou après quelques heures de yoga. Et les hommes ont chacun des potentiels, des dispositions différentes et certains ne sont pas aptes a ce cheminement qui requière beaucoup de patience, persévérance et humilité.

Évidemment dans notre monde moderne où tous les coups sont permis, le business et de prétendus sages se sont associés pour vendre une philosophie en prêt-a-porter. Il est vrai que leur dialectique est imparable puisque empruntée aux meilleurs textes. Malheureusement ne valent que les résultats que l on trouve soi même à partir des indices dispersés dans ces mêmes textes pour méditer entre les lignes et arriver à un niveau supérieur de compréhension qui est inexplicable par des mots.


Le nettoyage du réflexe mental



Prendre conscience que nous sommes gères simultanément par au minimum deux personnalités qui s affrontent pour prendre le dessus sur l autre n est pas une chose facile à admettre et à comprendre. En effet depuis la plus tendre enfance, nous avons subi simultanément un triple formatage familial, scolaire et social. Toutes les décisions relatives à nos actes quotidiens puisent leurs sources dans cette énorme base de données emmagasinée dans notre mémoire. Un process automatique indépendant de notre conscience qu'on appelle à tort expérience ou intuition nous souffle la réponse àdonner sans même avoir le temps de réfléchir objectivement à ses conséquences possibles.

Les réflexes mentaux puisent leur source au plus profond de notre psychologie souterraine, celle que l' on ne veut généralement pas admettre. Combien de réactions de colère pourraient être évitées si l on prenait conscience qu'elles s alimentent dans notre peur de voir se répéter des situations douloureuses qui nous ont pu nous traumatiser à notre insu dans le passé. Comme un réflexe d auto-protection à un évènement possible mais encore imaginaire qui mettrait notre ego en péril. Ainsi un enfant qui aura reçu trop de brimades du fait d une éducation sévère pourra se convertir en arrogant et susceptible pour se protéger des attaques personnelles à l âge adulte.

Le réflexe mental évoqué pour éviter la punition ou la mise en échec est seulement un exemple des multiples formes d autodéfense qui peuvent s activer en fonction des circonstances. Des mécanismes similaires s' activent d eux mêmes dans la recherche de la gratification personnelle, de la reconnaissance du groupe social et s expriment extérieurement par le mensonge, la tricherie ou le bluff.

Comprendre ce conditionnement aux formes multiples et complexes et s en débarrasser est le premier travail du philosophe. La reconquête de l espace intérieur de son mental, parasite par tant de personnages étrangers, lui permettra une fois faite de retrouver un équilibre intérieur favorable à la poursuite de sa recherche.


Exercices spirituels



La nécessité des exercices spirituels est soulignée par tous les enseignements philosophiques traditionnels depuis au moins la Grèce antique. Une analyse régulière de son comportement, une introspection impartiale doivent permettre une correction progressive du comportement, de la manière de penser et évidemment d améliorer la relation avec soi-même.

Il faudra avoir le courage de faire table rase de beaucoup de compromissions qui nous ont jusqu alors facilité la vie. Et l' entourage ne manquera pas de dire que l apprenti philosophe a perdu la raison. Aujourd'hui on ne part plus dans le désert pour faire le vide et se retrouver, mais le voyage auquel nous invite la démarche philosophique suppose toujours un élagage radical des croyances passées pour pouvoir travailler sur une page blanche. Une mise en doute radicale et systématique de la fondation de notre système de pensée pour réécrire un homme nouveau dont le raisonnement se base sur la recherche de la vérité pure et la pratique de la vertu dans son sens traditionnel.

Toutes les philosophies se rejoignent sur la nécessité d un tempérament de guerrier pour affronter les épreuves qui parsèment cette quête dont l objectif est de tuer le dragon qui sommeille en chacun.


Le rappel sur soi



Le premier travail de l apprenti philosophe sera de s' observer et d analyser ses réactions quotidiennes à chaque instant de la vie courante. Avoir le courage de s' avouer: Pourquoi j' ai dit ça, ce n est pas ce que je pense ? Pourquoi ai je pris telle décision ? Qui est le personnage dominant de mon éducation qui pollue mon raisonnement intérieur ? Ça peut aider de prendre des notes pour cataloguer toutes les personnalités héritées qui se dévoilent au hasard des circonstances. La liste peut être longue si on y ajoute les stress marquants d une vie.

Une fois pris conscience de l importance de ce forum qui résonne à l intérieur de notre tête, il va falloir faire un tri et éliminer sans pitié toutes les influences négatives. C est là que commence le rappel sur soi, une attitude qui consiste à faire son autocritique permanente. Ce n est pas moi qui ait dit ça, c est un tel. Avec beaucoup de travail sur soi on peut arriver à censurer ces interférences extérieures au moment où elles surgissent et petit a petit redevenir soi-même.

C est la symbolique de la fuite dans le désert, du tout quitter pour mieux se retrouver et se construire en toute liberté avec pour seul guide la voix de son coeur. Ce n est pas une route facile et il faut bien se garder de crier victoire trop tôt.


Pourquoi tant de haine ?



L homme est un animal pensant qui a peu evolué par rapport à ses ancêtres. Il partage toujours 98.5% de son patrimoine génétique avec son cousin le chimpanzé. Comme lui, il peut devenir féroce envers quiconque semble menacer son domaine matériel ou affectif. Le crime en série sur des populations innocentes devient tout à fait legitime en cas de menace sur des approvisionnements en matière premiere. On parle aujourd hui de guerre preventive, voire de frappes ciblées. Personne n est dupe mais l homme moderne vit pourtant sans culpabiliser dans le confort egoiste d un monde qu' il sait construit sur le pillage matériel et humain des pays du tiers monde.

Ce besoin vital d appropriation de la sécurite materielle justifie les moyens utilisés et ne connait pas de limite. L homme est un loup pour l homme et il grogne dès qu on s approche de sa nourriture. Il n' agit pas différemment au sein de sa propre ethnie où il obéit aux mêmes affects primaires et vit en position d' auto-défense à l intérieur de sa classe sociale ou de sa sphère socio-professionnelle. Les très grands mâles dominants pour consolider leur suprématie economique ou leur pouvoir utilisent l arme du meurtre social comme les licenciements en série dès que les résultats baissent et menacent les rémunérations princières des hauts dirigeants ou le cours des actions. Les grands mâles dominants ne s aiment pas entre eux et se battent en permanence pour augmenter leur pouvoir, ca s appelle la mondialisation de l économie qui décapite sans vergogne les petites et moyennes entreprises avant de les digérer ou recupérer leurs marchés.

Si l' on augmente encore un peu le zoom, on peut voir que la famille peut aussi être le théatre de cette même guerre de dominance entre le chef de clan et le reste de sa tribu. Combien d' enfances gachées, de vocations ratées, de brouilles irréductibles, de divorces, d échecs de vie en sont le résultat. Pourquoi un tel gachis du capital humain, pourquoi ces sommes colossales gaspillées dans les armements pendant que le reste de la planéte meurt de faim, pourquoi la destruction sans vergogne de notre planète? Le culte du moi-je, du après moi le déluge ?

Les réponses sont innombrables, mais leur fondement central est la disparition du sens éthique dans une société où le besoin de jouissance immédiate a remplacé le sens du devoir, où l exaltation du moi a rendu désuète la modestie et l esprit de fraternité. La philosophie, même celle de base qui enseigne aux enfants à respecter sinon aimer son prochain et vivre en harmonie avec la société des hommes et la nature, sa mère nourricière, est devenu un souvenir historique. Les punitions erigées par le christianisme pour tempérer les sept pêchés capitaux n ont plus d' effet sur des genérations pour qui le Grand Esprit libertaire du Web a définitivement supplanté le froid carceral du dogme chrétien.

Pour mieux comprendre, il suffit de méditer un peu sur quelques dérives parmi d autres des sept pêchés capitaux:

Avarice ---> Egoisme ... Cruauté ... Indifférence à la souffrance des autres ...
Colère ---> Agressions ... Bagarres ... Meurtres gratuits ... Guerres
Envie ---> Vols ... Escroqueries ... Combines ...
Gourmandise ---> Obésité ... Appétit de pouvoir et d argent ... Arrogance
Luxure ---> Alcooliques ... Drogues légales ou médicamenteuses ... Pédophilie ...
Orgueil ---> Arrivisme ... Mensonge ... Etalages de richesses
Paresse ---> Jemenfoutisme ... Inculture ... Démotivation ... Gaspillage

Il ne faut donc pas être surpris que cette progressive disparition du sens philosophique qui impose entre autre de réfléchir a la conséquence de ses actes nous ramène inéluctablement vers l animalité de nos pas si lointains ancêtres poilus.


Valider la morale des présidentiables

En 20 ans, les progrès de l'informatique ont transformé en exponentielle la courbe de croissance du progrès technique et technologique. Les nouvelles technologies nous amènent chaque jour plus de progrès médical, plus d accès à l information et à la culture, plus d´échange instantané entre les peuples. Une modernité sans limite où les machines nous permettent d obtenir des réponses sans avoir réellement besoin de réfléchir. Du côte militaire, l'armée US nous promet pour bientôt des commandos habillés d une combinaison décuplant la force humaine, reliés entre eux par wi-fi, le tout dirigé par un supérieur depuis un bureau derrière des écrans où s affichent les positions respectives des combattants transmise par un drone d' observation. Le rêve de tout militaire pour mater une guérilla urbaine pourrait être bientôt réalité et le ferment idéal a l' institution d une dictature inamovible.

Des sommes pharaoniques sont engagées chaque année dans ces recherches impliquant les secteurs les plus pointus de la recherche scientifique, au détriment de l aide au développement d´un tiers-monde qui vit encore au Moyen-Age. Avions furtifs, satellites artificiels, armes intelligentes, bouclier anti-missile, veille informatique décryptant les communications électroniques mondiales à la recherche de mots-clés suspects. George Orwell s' était seulement trompé de vingt ans pour le titre de son livre "1984". L insertion obligatoire de puces d identification et de géolocalisation, sous la peau du poignet sous prétexte médical, pourrait être la prochaine étape angoissante de la dérive sécuritaire actuelle.

Ces avancées technologiques sont financées par les profits de la dominance économique et procurent une suprématie militaire sans réplique. Et il est superflu de mentionner que la dominance militaire favorise la dominance économique. Les évènements récents en Irak et la chasse à l homme organisée en Afghanistan ont montré que lorsque ce pouvoir tombe entre de mauvaises mains les dommages dits collatéraux sont énormes dans les populations civiles innocentes et finalement peu efficaces sur le terrain proprement dit face à un ennemi invisible et insaisissable.

De surcroît ces génocides gratuits renforcent le clivage idéologique entre l Occident et le Tiers Monde et font indirectement la promotion du terrorisme.

Il faut donc aujourd' hui se poser avec insistance la question des conditions d'éligibilité aux positions de pouvoir et de la nature des réseaux d influence qui soutiennent le candidat, marchands d armes, pétroliers, etc ... L histoire prouve que les guerres apportent souvent une réponse aux crises économiques graves grâce au regain d activité procuré par les industries de l'armement et leurs sous-traitants. Les affaires générées par la reconstruction du pays détruit sont généralement financées par le vainqueur au bénéfice de ses industries et permet le retour sur investissement de l'effort de guerre.

Des études sérieuses récentes ont révélé que le panel psychologique des capitaines d' industries, raiders et autres traders, en un mot des étoiles filantes du capitalisme international est composé d un pourcentage important d'individus dotés d un comportement à la limite de la psychopathie. Ne serait il pas temps d' instituer un sévère examen de passage pour les candidats à la présidence pour démonter les ressorts psychologiques caches qui sous-tendent leur ambition politique et détecter leur propension à manipuler l institution démocratique.

Un conseil de sages indépendant du pouvoir politique composé de psychiatres, de psychologues et de philosophes pourrait assumer cette charge. Pour être sûr de l' impartialité du jury, il leur serait imposé une transparence totale sur leurs revenus, patrimoine et train de vie. Pour les protéger, toute sorte de pression extérieure sur leur jugement serait légalement punissable.

Il y a urgence à mettre en place ce genre de contrôle pour éviter les dérapages comme la manipulation de l' opinion publique, les comportements belliqueux injustifiés où l' abandon incontrôlé des rouages de l économie à des acteurs mégalomanes qui prennent l économie et la population de la planète pour un jeu de Monopoly. La démocratie dans ces conditions est devenue une farce et il est temps de le crier sur les toits pour imposer aux politiques un changement radical de leur comportement.


L' éducation morale des garcons en danger !



La généralisation du travail des femmes, l' explosion de la cellule familiale traditionnelle et des divorces laissent beaucoup d' enfants seuls au moment crucial où ils atteignent l âge de raison. Le rôle de tuteur de leur jugement moral est alors pris en charge par la télévision, l ordinateur et les jeux vidéo.

C est alors le torrent d' information déversé par la fenêtre magique de la télévision qui charge la mémoire de l enfant des informations nécessaires a la compréhension du monde. Il pourra donc banaliser, en dehors de tout intervention critique extérieure, dans son conscient le thème de la guerre et de ses horreurs et toutes les déviations psychologiques interprétées par les héros des films et séries d' aujourd'hui. Les cours de recréation qui sont un grand jeu de rôle pour les enfants deviennent ainsi de plus en plus incontrôlables pour les surveillants dépassés.

Les jeux vidéo permettent de devenir très tôt expert dans l' art du combat de rue et de l' ultra violence et le jeu en réseau permet d' accentuer encore un peu plus le réalisme des situations. Le Moi se projette alors dans un univers virtuel où tout les coups sont permis. L effet adictif est réel et dans les cas extrêmes la différence entre le virtuel et le réel peut se réduire à sa plus simple expression.

Sans aller jusqu' à les interdire, il semble que les jeux vidéo ultra-violents devraient comporter des minimums d âge imposés à faire respecter par les parents comme pour les films et des pauses imposées par le logiciel qui au bout d' un certain temps de jeu emmène le joueur trop loin de la réalité. L' agressivité naturelle devrait préférablement se canaliser dans la pratique régulière d' un sport choisi librement par l'enfant en dehors de l école dès le plus jeune âge.

Une fois limitées les influences les plus négatives sur le mental de l enfant, le travail des éducateurs et des parents serait certainement facilité. L idée de faire apprendre par coeur un catéchisme social est dépassée. Faire comprendre pourquoi certaines attitudes et comportements ne sont pas des modèles a suivre en prenant des exemples réels de la vie quotidienne serait beaucoup plus facile à assimiler. Il aura bien sûr toujours du déchet mais ceci permettrait de limiter les dégâts. Dire ne fais à autrui ce que tu n aimerais pas qu'on te fasse sinon tu récolteras une guerre où tu n es pas sûr de gagner ne semble pas un message si difficile à faire passer à temps avant la difficile période de l adolescence.


Le pouvoir destructeur de l argent



La philosophie a toujours souligné le pouvoir pernicieux de l argent et recommandé sinon un détachement total du matériel tout au moins une attitude d indifférence. Elle reconnaît que l' homme qui a le ventre vide ne peut pas avoir la sérénité nécessaire pour avoir un comportement empreint de vertu mais avertit aussi que l' amour des richesses cause la folie des hommes et leur perversité.

Que serait donc une juste répartition des biens ? Karl Marx a donné une réponse tellement idéaliste que son système n a jamais pu fonctionner sans une dictature pour l imposer. Le capitalisme a donné la sienne et elle semble aussi avoir atteint ses limites en laissant les deux tiers de la planète exsangue et le reste sous poumon artificiel. Les replâtrages actuels ne sauveront pas un édifice lézardé de toutes parts.

Le monde occidental est passé en deux siècles d' un système où l' autosuffisance alimentaire et le troc étaient la règle majoritaire à la dépendance totale à un employeur en échange de force de travail physique ou intellectuelle pour les cols blancs. L' argent qui servait seulement à réaliser des transactions importantes où pour voyager est devenu aussi indispensable que l' air que l on respire..

Cette position de vulnérabilité par rapport à l argent n est pas nouvelle mais ce qui a changé aujourd'hui est qu'elle affecte jusqu' à la survie pure et simple de familles entières. L' urbanisation a fait disparaître le jardinet ouvrier où l on pouvait avoir des légumes, des poules et des lapins..... Et d ailleurs a l époque du micro-onde et du fast-food qui le regrette vraiment ? Il n' y a ainsi plus de rempart aux crises. Sans cash, c est la famine assurée.

En retour de quoi l argent s' est converti en la valeur suprême qui gère aujourd'hui la relation de l homme au monde. Une multitude de besoins superflus sont habilement transformés en source de désir par les experts en marketing qui vont pour les pires jusqu' à appâter leurs hameçons de messages pseudo-philosophiques. Et quand il n' y a pas d argent, les banquiers en inventent pour faire tourner le système. Etre un homme sans argent aujourd'hui est le pire échec social qui puisse être.

Face à cette vitrine de Noël permanente, l' homme moderne qui ne veut pas être exclu n a pas d autre choix que de pactiser avec le diable pour gagner de l' argent en vendant la majeure partie de son temps de vie et sa force de travail au cours du marché. Pour gagner plus, il y a différentes techniques, l' apprentissage, les études, les relations. Pour aller plus vite, les petites escroqueries, la fraude fiscale, la corruption, le rachat d entreprises en faillite et les licenciements en série, les escroqueries financières, le narco-trafic, la politique et le trafic d' influence ...


L empoisonnement de la planéte



La frénésie d'accumulation rapide de richesses pousse à prendre des raccourcis pervers.

Antan on laissait pousser des arbres sur un bout de terrain que l'on vendait pour financer sa retraite ou donner en héritage à ses enfants. Aujourd'hui ce n'est plus rentable depuis que l'on a entrepris de déboiser des pays entiers du tiers monde. Il n' y a pas besoin d'attendre, les profits sont beaucoup plus importants et réguliers. Et l' oxygène tant qu'il en reste on s en moque ...

Pourquoi laisser abuser des engrais et des pesticides qui épuisent la terre et empoisonnent les nappes phréatiques ? Pour atteindre des niveaux de surproduction qui plombent les prix et obligent les États à subventionner les agriculteurs avec l'argent public ou pour laisser s'engraisser les groupes pétrochimiques? La logique du profit et de ses lobbies dépasse le raisonnement écologique.

Pourquoi avoir imposé des limites de vitesse pour réduire la consommation de combustible et les émissions toxiques et qu'en même temps depuis des années on laisse les constructeurs produire des véhicules de plus en plus puissants pour le transport d un seul passager la plupart du temps. Les rentrées fiscales colossales associées à la vente des combustibles ne sont sûrement pas étrangères à ce laxisme.

Pourquoi avec l' ouverture des frontières, les légumes et produits frais voyagent des milliers de kilomètres générant une pollution inutile avant d' atteindre l étal du supermarché alors qu'ils peuvent être produits à proximité? Toujours la logique implacable du profit à court terme du libre marché !

Pourquoi autorise t' on les vitrines des magasins à rester éclairées la nuit, pourquoi autorise t' on les mêmes magasins à laisser leurs portes ouvertes hiver comme été avec des chauffages ou des airs conditionnés gaspillant l énergie en pure perte. Pourquoi les grandes surfaces peuvent elles opérer des gouffres énergétiques sans isolation au plafond et des rayons frigorifiques ouverts à l air libre ?

L absurdité de notre monde ne connaît pas de limites et les politiques veulent nous faire croire qu'ils s intéressent a l écologie pour des raisons autres qu' electorales. Il y a pourtant une multitude de mesures de simple bon sens qui auraient pu être prises depuis longtemps pour ralentir la catastrophe qui s approche.

C' est le rôle de l État de s impliquer dans la vie de la Cite pour en limiter les dérives contraires à l intérêt commun. Un État ne se gère pas seulement comme une entreprise avec d un côte les rentrées fiscales et de l' autre les dépenses publiques. Il faut aussi savoir faire des choix douloureux, à savoir se faire des ennemis en ne laissant pas les multinationales hypothéquer notre avenir.

Le problème est que la sagesse ne fait pas bon ménage avec un pouvoir trop occupé à négocier ses largesses aux puissants qui le leur rendent bien et à redistribuer suffisamment de miettes du gâteau aux fonds sociaux pour préserver la stabilité de leur électorat.


Guerre ou redistribution des richesses



L histoire de l' humanité est ponctuée de conflits qui se terminaient avec l' appropriation et le contrôle administratif du territoire de l' adversaire. Les guerres étaient souvent suivies de longues périodes de paix une fois la conquête terminée. La navigation à voile permit aux conquistadores le pillage de l' or et le génocide des populations en Amérique du Sud. Le rapt des populations noires d' Afrique de l Ouest permit ensuite d' envoyer en Amérique du Nord des armées d' esclaves pour faire fructifier les terres volées.

La guerre moderne a pris une forme plus subtile qui vise le contrôle indéfini des richesses d' un pays par le biais de financements de guérillas ou de guerres de libération si le pouvoir en place n' est pas favorable aux visées de telle ou telle grande puissance. La guerre en Irak a dévoilé, pour ceux qui ne l' avaient pas compris, les réelles motivations du conflit, les méga-profits du pétrole. Les emplacements stratégiques contrôlant les transports des énergies fossiles comme l' Afghanistan, la Corne de l Afrique, la Georgie, l' Iran sont aussi source de conflits larves permanents.

Nous nous préparons aujourd'hui à un nouveau type de guerre, celles des exilés du progrès contre le monde moderne. Cette guerre sera encore plus terrible que les précédentes, d' un côté les terroristes fanatiques, une poignée de guerriers mystiques invisibles, de l autre les armements de haute technologie et leurs méthodes lourdes. Deux mondes en opposition totale pour une raison bien plus rationnelle que celle généralement invoquée de la religion, à savoir le partage et la redistribution équitable des ressources de la planète entre tiers monde et pays développés.

Récupérer l' intégralité des marges de commercialisation de leur production pour financer le développement et la modernisation du pays est la tendance inévitable qui finira par renverser les roitelets multimilliardaires qui ont vendu leur pays a l' occident.

Face à ce danger et au réchauffement climatique, les énergies alternatives sont devenues soudainement attrayantes pour s' affranchir de cette dépendance. Mais tout le monde sait que la transition sera lente. Et il faut donc se préparer à vivre avec la guerre comme nous le montre le début du troisième millénaire. Sera t' elle globale ou localisée ? L' avenir nous le dira.

Qui aura le courage de crier que le clivage grandissant entre tiers monde et monde moderne nous mène directement à cette troisième guerre mondiale si les gouvernements du monde n' arrivent pas à négocier pour tenter de redistribuer plus équitablement les ressources alimentaires, naturelles et les fruits du progrès. Il y a des sommes colossales disponibles pour atteindre cet objectif si l' on veut s attaquer a certaines dépenses inutiles comme la course aux armements stratégiques, la guerre et la corruption au sein du pouvoir public.

Du côté des recettes, les évasions fiscales des multinationales dans les paradis fiscaux devraient faire l objet d' enquêtes et actions en justice sans délai de prescription. Le paiement du principal, des intérêts et des amendes pourrait être effectué par le biais de nationalisations partielles en cas de manque de liquidités pour les régler. L argent sale transitant dans les circuits financiers peut également être confisqué moyennant un peu de courage politique. La lutte contre le terrorisme a montré que les moyens existent pour l'identifier. Et les profits provenant de la spéculation pure taxés à 99% pour dissuader leurs auteurs.

Les prêts au développement du tiers monde devraient se faire sans intérêt remplacés par une participation du prêteur aux profits. L emprunteur n assumerait plus la responsabilité financière en cas d échec. Ce système existe déjà et fonctionne très bien dans les banques arabes pour financer le développement en Afrique


Narco-trafic et ordre public



Comment a t on pu tellement se tromper de cible en réprimant depuis des années les consommateurs pendant qu explosait le narco-trafic et son influence économique et terroriste? La faute aux banquiers pourris qui recyclent cet argent sale dans d honorables façades, la faute aux douaniers ripous, aux mouvements armes révolutionnaires?

Cocaïne en Colombie, héroïne dans le Triangle d Or et en Afghanistan. Dans chacune de ces zones de non-droit des divisions entières de paramilitaires armes jusqu aux dents financent leur lutte révolutionnaire par la protection des petits producteurs au profit des narco-traficants.

Les narco-traficants disposent d une armée de vendeurs qui recrutent aujourd'hui dans tous les milieux sociaux. Ici pas besoin de marketing ou de panneaux géants, une dose gratuite suffit pour fidéliser le client et casser l avenir de beaucoup de jeunes et de leurs familles. Chez ces gens la, on spécule sur la mort en direct live. On a même créé un bas de gamme pour que les plus pauvres puissent en profiter avec le paco. La définition du délit et les peines encourues devraient être révisées drastiquement car on est très prêt du crime crapuleux par empoisonnement, du crime contre l humanité pour les grands pontes du narco-trafic.

Pourquoi les politiques ont ils toujours favorise la répression des consommateurs plutôt que des condamnations très dures pour les petits dealers de poudre, généralement repris de justice qui vivent sur la rotation rapide d un petit stock d un kilo ou moins? Ils se font prendre une fois sur cent et quand ils tombent la peine étant au poids ils s en tirent généralement a bon compte.

Dans des pays comme le Mexique et la Colombie la puissance du narco-trafic est telle que plus de la moitie de la police est a son service. Cette infiltration de l argent de la drogue dans les institutions démocratiques peut remonter très haut dans les sphères politiques comme le montre régulièrement la presse. Si l on veut lutter efficacement contre le narco-trafic il faut condamner plus sévèrement la corruption qui facilite sa croissance et augmenter les salaires des super-flics qui le combattent. Pourquoi est il légitime qu'un footballeur ou une barbie siliconée gagne mille fois plus par mois qu'un flic des stups ou un douanier, ce n est guère stimulant pour encourager des vocations a haut risque et favorise les tentations de corruption.

Le résultat de l inefficacité de la lutte contre le narco-trafic est l augmentation de la délinquance et de la violence. Règlements de compte, assassinats ritualises, quartiers inaccessibles a la police, économie souterraine et règle du silence, multiplication des zombies en quête de leur prochaine dose en attendant de devenir revendeur et de fidéliser de nouveaux clients. Scénario implacable de la propagation d un virus auquel on n a pas trouve de remède par manque de volonté des politiques. Pourquoi ?


Le terrorisme et l excuse de la religion



Tous les maux de la terre sont aujourd'hui incarnes par l islamisme radical, pourtant comme évoqué plus haut le problème fondamental est la juste redistribution des richesses. Le terrorisme islamique, le bras arme de cette revendication ne fait qu'exprimer par la violence aveugle ce que la majorité musulmane silencieuse et pacifique pense tout bas. Au lieu de réfléchir aux solutions pour supprimer le terreau sur lequel se nourrit le terrorisme, l occident entretient l équivoque en dévastant des pays entiers a la recherche d un hypothétique Ben Laden et en soutenant sans restriction un Israel en état de paranoïa permanent et éternelle pomme de discorde du Moyen-Orient.

Islam contre judaïsme et par extension contre l Occident et ce qui reste de la chrétienté. Pourquoi les fondations de Jerusalem baignent dans autant de sang depuis deux millénaires ? Ou est passe le message d amour que désirait transmettre aux hommes le prophète Jésus de Nazareth ? Les lieux saints sont ils en fait le purgatoire de la folie religieuse des hommes ? Y a t il un trésor ésotérique cache qui justifie autant de haine ? Les Israéliens juifs ont ils retrouve le Trésor du Temple et son pouvoir emporte parait-il par les Templiers ? Non Israel est avant tout devenu une enclave stratégique irremplaçable pour l Occident au milieu des champs de pétrole du Moyen-Orient. Le soutien du bloc soviétique aux régimes iraniens et syriens ne fait que confirmer la convoitise géopolitique que suscite cette région.

Le terrorisme n est que la version moderne de la révolte des esclaves qu'un leader charismatique essaye de déclencher, David contre Goliath, Spartacus contre Rome, Che Guevara contre l impérialisme américain, Ben Laden contre Bush. C est en général un combat désespéré perdu d avance, mais les idées du leader deviennent immortelles avec sa disparition en martyr. Bien sur, toute religion est un instrument de pouvoir sur les foules et dans cet épisode moderne les protagonistes ne se privent pas d en user et abuser, axe du mal contre croises modernes, pour activer les vieux réflexes inconscients du racisme inter-religieux. Mais ce n est qu'une excuse, un mensonge politique de plus.


Les religions au ban des accusés



On veut nous présenter l 'Islam comme une religion de fanatiques revêtue de tous les maux du monde. Pourtant si on parcoure l'histoire comparée de la chrétienté et de l'Islam il est facile de voir que les méthodes de punition des hérétiques furent en tout point identiques et concurrentes. Inquisition, génocide des Cathares, destruction de la culture égyptienne, maya, aztèque, nuit de la Saint Barthelemy d'un côté contre pogroms de juifs, chrétiens et boudhistes de l'autre côté.

La conversion massive des peuples à la nouvelle religion dominante ne fut jamais spontanée mais imposée par le feu et par le sang. La religion s est toujours insinuée dans le champ de la politique en connivence avec les royautés dont elle avalisait la légitimité en moyennant ses services au prix fort. La richesse du Vatican en est un exemple édifiant. Toute concurrence fut consciencieusement éradiquée comme les Cathares qui considéraient incompatible la richesse du clergé avec la doctrine originelle de Jésus ou les Templiers qui avaient pactisé avec le diable en tentant une synthèse honnête entre le christianisme et l'Islam.

Aujourd'hui les religions se réfugient dans l'intégrisme pour survivre, on absout les prêtres négationnistes ou pédophiles, on nie le progrès scientifique, on impose la charria et lapide les femmes adultères, on massacre les Palestiniens. Les extrémistes officiels ou terroristes vendent de gré ou de force leurs chimères d'un au-delà radieux à une humanité qui souffre et a besoin d'un espoir pour demain, faute de mieux aujourd'hui.

Quand on entend le Pape déclarer pour le jour international de la femme que le symbole le plus significatif de la libération féminine au 20ème siècle fût l'invention de la machine à laver, on comprend qu'un tel mépris ne peut venir que d'esprits sérieusement torturés par le voeu d'abstinence sexuelle.

C'est pourquoi ne pas croire en ces perversions du message philosophique immanent de l'humanité est devenu aujourd'hui un véritable acte de foi et vivre en cautionnant ces mensonges un pêché mortel.


Le culte du luxe



Les idoles du culte du luxe sont aujourd'hui présentes sur tous les murs, magazines et halls d´aéroports. Les adorateurs du dieu Argent ont inventé ce nouveau culte pour mieux faire fonctionner leur système. Des chaînes de TV dédiées martèlent le message 24H/24. Le Dieu Argent a donc crée un panthéon d'idoles qui vous rappellent le bon geste à effectuer pour paraître cool et branché.

C'est une religion scientifique et ciblée qui crée des luxes internes à chaque catégorie socio-professionnelle et tranche d'âge et stimule le désir de rejoindre l'échelon supérieur. L'offre est tellement abondante que de nouveaux théologiens, ceux de la société de consommation ont dû apparaître pour orienter les fidèles dans leur désir de communion avec les nouvelles valeurs. Comparateurs de prix, bancs d'essai, associations de défense du consommateur critiques mais soutien du culte.

Grosses cylindrées, yachts, haute-couture, destinations de rêve, gastronomie, vie des riches et célèbres alimentent un rêve audiovisuel érigé en nouvel art de vivre. Inaccessible au commun des mortels mais qui permet de vendre comme des petits pains des bas de gamme très chers mais qui garantissent l'appartenance sociale au club de l'objet du désir.

Des canons esthétiques ont également été promulgués par les prêtres du marketing au grand bénéfice du silicone, de la lipo-suçion et des aliments allégés. Le grand prêtre du goût et de l'élégance des milliardaires s'appelle Karl Lagerfield qui, avec ses faux airs de commode Louis XV mal restaurée, tente niaisement de faire passer le luxe pour une philosophie proche de l'épicurisme. Cet esthète et grand sage a depuis longtemps atteint l'extase que procure la soumission des grands de ce monde à ses élucubrations soit-disant artistiques.

Derrière ces gourous de la consommation décomplexée se cachent, la bave aux lèvres, des loups fiévreux de récupérer les bénéfices de l'enseignement aux masses du culte du luxe. Le plus célèbre s'appelle Bernard Arnaud, quinzième fortune mondiale. Cet esthète, qui parait-il joue du piano, a réussi le pari de vendre hors de prix des sacs en toile cirée estampée d'encre dorée à une multitude féminine en quête de statut social VIP. Avec les bénéfices il a pu s'offrir les meilleurs fleurons des drogues légales de l'occident comme le cognac Hennessy, le champagne Moët et de grands châteaux de Bordeaux. Comme sa puissance n'était pas suffisante, il a maintenant jeté son dévolu sur la presse à la grande joie des politiques qu'il soutient.

L'inaccessible fascine ou rend jaloux. Émotions négatives dans les deux cas. Le monde moderne est définitivement fasciné et prêt à tout pour gagner plus de fric. A vous d'imaginer la réaction du spectateur du tiers-monde qui sait tout du mode de vie occidental par la télé satellitale mais crève de faim ou se prend des bombes sur la gueule.


La dépression



L´énumération triste et fastidieuse des maladies du monde moderne serait incomplète sans évoquer le fléau de la dépression mentale, improprement qualifiée de nerveuse. La dépendance aux anxiolytiques et autres pilules du bonheur est devenue une vraie béquille mentale pour l homme moderne. Elle jouit de surcroît d´une pleine acceptation sociale alors qu´ elle ne diffère guère dans ses effets et dangers de la drogue ou l alcool.

Toute drogue a pour effet immédiat de déconnecter le consommateur des angoisses et du stress de la réalité quotidienne. La sensation résultante est un soulagement de la pression sociale au sens large. Certains nés plus résistants ou moins sensibles peuvent gérer cette pression pendant que beaucoup craquent et finissent par utiliser les béquilles mentales des drogues légales, tolérées ou illégales. Et parfois une combinaison incontrôlée et explosive des trois à la fois.

La dépression est une "maladie" qui ne connaît pas de barrière sociale. Elle frappe officiellement principalement les femmes. En fait, les chiffres de la dépression chez les hommes sont très sous-estimés car ils ont moins tendance à l´admettre et à se faire "soigner". Ils se retranchent souvent derrière une consommation régulière d´alcool ou autre drogue. Ils en font parfois profiter le reste de la famille en imposant leurs visions pessimistes comme forme légitime d´être et peuvent ainsi implanter les germes de la dépression chez des sujets sans problème.

La dépression se manifeste généralement par un sentiment d´inadéquation avec son environnement. La dépression peut avoir une infinité de sources remontant parfois jusqu´à la naissance. Mais c´est avant tout une défaite par rapport à des espoirs qui n´ont pu se concrétiser en actes. Des espoirs souvent fruits d´illusions que la réalité ou l´injustice a abattu en plein vol.

Une fois que la dépression a fait son lit jusqu´au plus profond de l´inconscient, elle peut devenir incontrôlable et dévastatrice. Bouffées d´angoisse sans raison objective, sensation d´étouffement et de mort lente, douleurs physiques. Délires psychotiques et tentatives de suicide pour échapper à cette asphyxie vitale qui empêche parfois tout rapport avec les autres.

Le déprimé peut culpabiliser sur les mauvaises vibrations qu´il transmet involontairement à son entourage ou tomber dans un état paranoïaque où le regard de l´autre le condamne sans appel. Dans les deux cas, le déprimé s´enferme dans un cercle vicieux destructeur. Aidé par les médicaments il se réfugie dans une sorte d´hibernation en marge du monde réel. Je suis là mais en même temps je suis absent. Comme toute drogue, les médicaments prescrits par le psychiatre sont une arme à double tranchant. D´un côté l´allégement de la souffrance, de l´autre les effets secondaires comme l´inhibition ou l´agressivité, la somnolence et l´agoraphobie. Ces effets secondaires ralentissent les sorties de dépression et leur côté addictif pour le mental fait se poser la question de leur efficacité réelle en dehors des périodes de crise aiguë.

Ce qui précède fera certainement hurler nombre de psychiatres mais à leur décharge on pourra toujours plaider que face à un métier difficile où les moyens à leur disposition sont limités ils ne peuvent que tenter de limiter au mieux les dégâts éventuels qui pourraient nuire aussi bien au patient qu´à leur réputation. Mieux vaut une bonne camisole chimique qu´un suicide.

La philosophie a depuis longtemps pointé le doigt sur la dépression en y voyant une faiblesse morale composée en part variable d´apitoiement sur soi-même, d´auto-flagellation et d´abdication face à l´échec. En même temps elle propose diverses techniques curatives, sinon préventives.

La dépression construit principalement son lit sur un dialogue mental incontrôlé où un forum interne de censeurs éducationnels émet une sentence irrévocable sur l´incapacité de l´intéressé à gérer "correctement" sa vie et sa relation à autrui. Le jugement est sans appel. Inapte au bonheur. Inapte à porter le poids de sa vie. En résulte une peur incontrôlée face au présent et au futur qui ne peut ressembler qu´au passé. Un passé qui est souvent entaché d´échecs et de stress puissants.

Quand le philosophe encourage à tourner la page, à arrêter le palabre mental intérieur incessant, à vivre dans le présent sans traîner les boulets du passé ou les angoisses du futur qui par définition n existe pas encore, que cherche t´il à transmettre à son élève, à l´humanité? Simplement une vieille recette d´équilibre mental qui ne se commande pas à la pharmacie mais est disponible à l´intérieur de soi-même pour qui veut faire l´effort d´aller le chercher. Quand enfin parvient le silence intérieur, on peut dire que le moteur de la dépression est vaincu.

Il existe beaucoup de techniques traditionnelles, dites exercices spirituels, pour y arriver. Mais toutes exigent des efforts que finalement peu de gens sont prêts à pratiquer avec régularité, le gain obtenu n´étant pas échangeable en espèces sonnantes et trébuchantes.

Quelques unes parmi d´autres. La prière, sans demande de faveur personnelle et sans référence obligatoire à une croyance donnée sinon à l´amour universel peut amener des plages de silence stabilisatrices pour l´esprit. La méditation qui apprend à fixer l´esprit en seul point stable et sans dérive. Le yoga, exercice spirituel à part entière, qui rééquilibre les circuits énergétiques par des étirements et enseigne le contrôle de la respiration nécessaire à la relaxation totale propice à la méditation. Les marches à pied en silence dans la nature, loin de la foule. La pratique des arts martiaux et beaucoup d´autres sports ... Les moyens ne manquent pas. Mais pour cela il faut savoir un jour dire merde à son dealer de prozac et avoir le courage de voler de ses propres ailes sans protection.


La drogue faute de spiritualité ?



Au cours de l´histoire de l´humanité, les drogues étaient utilisées dans les rituels religieux pour atteindre des états de conscience altérés visant à communiquer avec le divin, le supernaturel ou entrevoir le futur. Les candidats à l´initiation ingéraient une potion hallucinogène qui leur permettait de "voir" pendant leur voyage initiatique. S´ils traversaient avec succès le royaume des morts, ils pouvaient renaître dans le monde des vivants avec le statut enviable d´initié et recevoir l´enseignement du maître.

De nos jours, la consommation de drogues a perdu le sens spirituel qui y était traditionnellement associé. Les plantes contenant une drogue étaient considérées antan comme un don laissé par Dieu pour que les hommes puissent expérimenter son immanence ou le rencontrer pour les plus doués. La drogue arroge toujours la faculté divine de se détacher du monde matériel mais la méconnaissance moderne de ses pouvoirs traditionnels l´a définitivement cataloguée dans le répertoire des plaisirs à risque.

Consommer une drogue puissante est ouvrir la porte à une multitude de démons intérieurs qui par définition doivent être identifiés, localisés puis vaincus afin de se nettoyer intérieurement et atteindre l´état d´innocence qui permet de ressentir l´essence divine du monde. S´abandonner aveuglement au voyage procuré par la drogue est une garantie de dommages psychologiques graves à plus ou moins brève échéance.

Le pivot central de la consommation de drogue est la recherche de l´extase telle que peut la procurer la méditation si tel est le but recherché. Le besoin d´extase est une pulsion millénaire chez l´homme qui vise à retrouver brièvement la béatitude du paradis perdu, voire l´insouciance de l´enfance. L´homme a un besoin physique plus ou moins régulier de coupure avec la dure réalité du monde pour se ressourcer. C´est pourquoi la guerre contre les drogues telle que menée actuellement est un combat perdu d´avance et un gaspillage d´argent public.

Ce besoin inné mène t il obligatoirement à la déchéance mentale et physique comme nous l´affirment les censeurs de la morale judéo-chrétienne ? Non, car tout dépend du produit et de son dosage, de l´effet recherché et du profil psychologique de l´utilisateur. L´utilisateur compulsif existera toujours et utilisera tout ce qui lui tombe sous la main, drogue,alcool, tranquillisant, excitant, solvant, éther, lui n´est pas sectaire. Il va sans dire que la consommation de drogues est nuisible aux adolescents et à leur motivation aux études. Là c´est le rôle des parents qui doit reprendre le dessus pour expliquer, convaincre et savoir comprendre. Quand les parents outrés prennent soudainement conscience d´un problème d´alcoolisme ou de toxicomanie chez leurs enfants cela veut généralement dire que leur myopie face à l´évidence a permis au problème de se développer sans contrainte.

Pourquoi permettre aux adultes et interdire aux adolescents ? Simplement parce que la prohibition ne fait qu´augmenter le désir de transgresser le tabou et renforcer l´armée des petits dealers au service des mafias. Il serait temps également que les censeurs pour redevenir crédibles cessent de réprimer de la même manière les drogues douces et dures, tout en maintenant la dépénalisation de fait de l´alcool et ses ravages. La dépendance et les dommages sur la santé, les syndromes de manque, les hallucinations et comportements délirants induits devraient être les étalons médicaux objectifs pour évaluer la dangerosité et non le consensus politique ou culturel du permis et de l´interdit.


Le refus du productivisme



Face aux contraintes de compétitivité qu´impose la société pour "réussir" certains optent pour le refus et la fuite. Le travail productif normal qu´il soit physique ou intellectuel est refusé, voire condamné comme un facteur d´asservissement contraire à une vie libre et épanouie. Les degrés de refus des règles d´un jeu basé sur la compétitivité et la productivité sont variables . Quelques exemples ...

Au degré le plus faible, s´engager dans la fonction publique peut paraître une voie du milieu permettant d´éviter de collaborer avec l´"esprit" d´entreprise et d´avoir une utilité sociale. On abandonne une part du gâteau en échange d´une tranquillité d´esprit sur le plan matériel. C´est une forme de sagesse qui remplit de moins en moins ses promesses. La paupérisation du monde enseignant au cours du vingtième siècle en est un exemple criant.

Avec la multiplication des aides sociales est apparu une nouvelle catégorie de refus, celle des passagers clandestins du système. Ces derniers ont bien intégré les règles du jeu et alternent emplois saisonniers bien payés, période de chômage et travail au noir. Et se gardent bien de dépasser le montant fatidique de revenus déclarés qui leurs fermeraient la porte aux APL et autres aides sociales. C´est une position défendable car elle se base sur des lois en vigueur. Quant au travail au noir, il est vieux comme le monde et profite à tout le monde en permettant de court-circuiter les impôts et taxes. Ne pas payer la gabelle au seigneur n´a jamais été un acte immoral pour le serf. L´étalage des gaspillages et corruptions de l´État ne fait que renforcer cette conviction ancestrale.

La catégorie extrême du refus est personnifiée par la délinquance sous toutes ses formes. Le délinquant assume le risque de la prison pour vivre dans une oisiveté totale entrecoupée de rapides rapines au sein de la société d´abondance ou de trafics divers. La fuite devient généralement irréversible avec le premier séjour en prison où le nouveau cercle de relations permet de découvrir comment limiter les risques de se faire prendre et minimiser les peines encourues .

Non moins radicale est la mouvance alternative qui refuse la société en bloc et vit en marge du système. Cela peut commencer chez les jeunes avec un manque de motivation et de conviction. Certains feront durer au maximum leur tranche de vie chez les parents, refusant de sortir de l´adolescence. D´autres deviendront nomades et vivront un peu comme des gitans de préférence dans des pays du tiers-monde, le tout entrecoupé de petits boulots en métropole. Ils se forgeront une expérience humaine enrichissante. D´autres resteront sur place pour former des tribus alternatives semi-nomades vivant de la vente d´artisanat ou de brocante durant les beaux jours. Ils partiront au volant d´un break antédiluvien passer l hiver au soleil au Maroc avec l´équivalent d´un SMIC en poche.

Dans tous les cas, la fuite est justifiée par le refus de s´intégrer dans une société d´abondance qui impose des règles très strictes d´assiduité au travail pour avoir le droit de ramasser quelques miettes du gâteau. Tous les hommes n´ont pas la même disposition à l´esclavitude du métro-boulot-dodo et certains préfèrent se mettre hors-la-loi plutôt que de soumettre. Les moralisateurs diront qu´ils n´ont pas le courage d´affronter le monde, mais en réalité refuser de collaborer avec un monde égoïste et injuste relève plutôt d´un certain héroïsme. Ne pas rejoindre le troupeau de moutons de Panurge qui se prosterne devant l´autel du Dieu Profit est un acte conforme à la tradition de la philosophie.

Beaucoup de carrières artistiques sont supportées par cette motivation parfois inconsciente de ne pas obéir à la norme sociale imposée, de produire de l´apparemment inutile et réussir le pari de le convertir en valeur marchande. La liste des refus ne cesse de s´allonger et augmente chaque jour le nombre de tribus qui vivent en semi-autarcie en marge d´une société codifiée à l´extrême. Écrivains, artistes, intermittents du spectacle, artisans hippies ou rastas, brocanteurs, surfeurs, grands voyageurs, sportifs, humanitaires, associatifs... Tous procèdent de la même motivation philosophique plus ou moins consciemment assumée. Ne pas vivre en esclave, mais en homme libre.


La banalisation de la violence

La violence fait partie intégrante de l´histoire de l´humanité. Violences guerrières, ethniques, religieuses et sociales jalonnent sa route. La pulsion de violence est le bras armé de l´instinct primitif de survie enfoui au plus profond de chacun de nous. Le rôle de la société est de protéger et d´éduquer le citoyen afin qu´il ne recourre jamais à la violence pour régler ses différends avec autrui. A la différence des premiers hommes qui livrés à eux-mêmes dans un environnement souvent hostile n´avaient d´autre choix que tuer pour ne pas être tués.

La violence naît de la peur d´être soumis par autrui et est la réponse primitive pour établir une domination de fait affranchie de toute logique rationnelle qui s´appelle la raison du plus fort. La violence peut-être verbale quand il reste encore de l´espace pour la négociation, mais le dominant passera à la violence physique dès que ses arguments seront battus en brèche par le plus faible. La raison d´État est un exemple d´argument d´autorité qui supère toute argument rationnel et peut légitimer l´usage de la violence policière ou guerrière.

Comme l´avait bien anticipé Kubrick dans "Orange Mécanique", la violence à l´intérieur de la société a atteint ces dernières années un niveau insupportable. La seule réponse actuelle proposées par les politiques au pouvoir est une dérive sécuritaire prônant une tolérance zéro qui affecte négativement l´ensemble de la société, engorge les tribunaux et surpeuple les prisons. Pour faire simple et spectaculaire, on élimine les fruits pourris de l´arbre mais on ne cherche pas à comprendre quels sont les vecteurs de la maladie et comment les éradiquer. Pourtant des études sociologiques documentées sur le terrain et validées dans le temps démontrent sans appel que les politiques sécuritaires n´ont aucun effet durable sur la délinquance alors que la réduction des inégalités sociales les plus criantes peut la faire baisser dans des proportions considérables et de manière durable.

Les inégalités sociales favorisent la pérennisation des ghettos urbains où les bandes et les gangs fleurissent au dessus des lois en s'inventant leurs propres langages et codes de conduite. Grâce au deal de drogues ils s'introduisent dans les autres couches de la société où ils propagent leurs "valeurs" chez les adolescents en mal d'identité. Jouer les gros bras dans la cour du lycée va très bien aux adeptes du combat sur Playstation, nourris de films de violence dés le plus jeune âge. La frontière entre le virtuel et le réel peut malheureusement disparaître après l'ingestion explosive pour les neurones d'un cocktail de drogue et d'alcool. Le "Je vais te tuer" dans ces moments là peut passer à l'acte.

Quelle est donc cette société où la dictature du box-office impose des films sans cesse plus sanguinolents et des jeux vidéo d'un réalisme sidérant enseignant mille et une façons de tuer? La logique du profit une fois de plus impose, face à l'absentéisme des parents, une dénégation des valeurs morales en stimulant les instincts les plus primitifs de l'homme. Est ce que le spectacle des guerres et meurtres divers que nous distillent les actualités ne suffisent pas?

Comment peut-on être surpris par certains actes de barbarie que nous révèlent les informations face à une telle banalisation audiovisuelle de la violence ?


L' anesthésie de la conscience

La conscience par définition s'oppose à l'inconscience, un état mental dans lequel se génèrent automatiquement des pensées, des choix, des actes sans que leur auteur ne prenne part à leur décision d'exécution. Un état mental dans lequel la pensée est supplantée par un logiciel éducationnel qui donne en un éclair des réponses toutes prêtes. Un mécanisme pavlovien qui favorise une certaine paresse intellectuelle en économisant l' effort de réflexion. Le danger évident d'obéir aveuglement à ce mode mental est l'acceptation tacite de la perfection du programme qui nous souffle les réponses. C'est à dire accepter que quelque part à l'intérieur de notre cerveau, existe une zone de Vérité dont l'immanente sagesse est indiscutable et définitive.

Cela reste acceptable et utile quand le feu passe au rouge et que nous appuyons automatiquement sur la pédale de frein ou levons le pied de l'accélérateur à la vue de la maréchaussée. Malheureusement, le monde moderne et ses médias tentent de nous imposer des visions et des modes de pensée uniformisés qui chaque jour réduisent l'espace de notre libre-arbitre. Ainsi le politiquement correct du moment modèle l'image acceptable que l'on doit projeter face à la société. Fautes d'idées ou de réflexion, on enfile l' uniforme mental qui nous donne la carte de membre du mode de pensée. On pense une fois pour adhérer et après on suit les directives, on assimile les réflexes conseillés par les médias. On est hip, cool, chebran, rasta, bobo, écolo, sarkoziste... L' appartenance à la tribu se reconnaît à la dégaine affichée, au language utilisé, à l´habillement, la coupe de cheveux, aux types d' objets quotidiens de statut utilisés.

La conscience cesse alors sa recherche de vérité et laisse notre comportement sous pilotage automatique du dogme prévalant installé en mémoire. Les étrangers au club deviennent transparents, des cons ou des ennemis. Le potentiel de communication avec ces étrangers, parfois des voisins, devient proche de zéro. Un walkman et une paire de lunettes noires suffisent pour parfaire la bulle de non-communication. Ainsi la société du monde moderne ressemble de plus en plus aux millions d´atomes aveugles qui gravitent en tous sens dans la matière sans jamais se rencontrer. Chacun gravite à l'intérieur de sa bulle étanche d'autosatisfaction, d'indifférence à l'étranger ou de ressentiment, sans sortir de ses trajectoires balisées de vie quotidienne.

La perte de conscience entraîne non seulement la perte de contrôle de son destin propre mais aussi de notre capacité à ressentir le monde dans son unité. L'homme est de plus en plus incapable de ressentir le lien surnaturel qui l' unit aux choses de la nature, à la lumière du soleil levant, au vent dans les arbres, aux chant des oiseaux. Face à la multitude d'outils audiovisuels qui nous déversent toute la journée des informations, des sons, des images notre cerveau devient tellement saturé au niveau de la réception qu'il en pert ses facultés de perception. Il devient de plus en plus en difficile de s'isoler pour faire le vide et réfléchir. Face à cette situation, les solutions toutes prêtes que nous proposent la société de l'information gèrent de plus en plus en notre comportement. Au point de se demander quelle sera la différence entre les humains et les robots androïdes du futur tous deux nourris par les mêmes raisonnements implantés en mémoire par les médias de la morale dominante?