dimanche 1 mars 2009


La drogue faute de spiritualité ?



Au cours de l´histoire de l´humanité, les drogues étaient utilisées dans les rituels religieux pour atteindre des états de conscience altérés visant à communiquer avec le divin, le supernaturel ou entrevoir le futur. Les candidats à l´initiation ingéraient une potion hallucinogène qui leur permettait de "voir" pendant leur voyage initiatique. S´ils traversaient avec succès le royaume des morts, ils pouvaient renaître dans le monde des vivants avec le statut enviable d´initié et recevoir l´enseignement du maître.

De nos jours, la consommation de drogues a perdu le sens spirituel qui y était traditionnellement associé. Les plantes contenant une drogue étaient considérées antan comme un don laissé par Dieu pour que les hommes puissent expérimenter son immanence ou le rencontrer pour les plus doués. La drogue arroge toujours la faculté divine de se détacher du monde matériel mais la méconnaissance moderne de ses pouvoirs traditionnels l´a définitivement cataloguée dans le répertoire des plaisirs à risque.

Consommer une drogue puissante est ouvrir la porte à une multitude de démons intérieurs qui par définition doivent être identifiés, localisés puis vaincus afin de se nettoyer intérieurement et atteindre l´état d´innocence qui permet de ressentir l´essence divine du monde. S´abandonner aveuglement au voyage procuré par la drogue est une garantie de dommages psychologiques graves à plus ou moins brève échéance.

Le pivot central de la consommation de drogue est la recherche de l´extase telle que peut la procurer la méditation si tel est le but recherché. Le besoin d´extase est une pulsion millénaire chez l´homme qui vise à retrouver brièvement la béatitude du paradis perdu, voire l´insouciance de l´enfance. L´homme a un besoin physique plus ou moins régulier de coupure avec la dure réalité du monde pour se ressourcer. C´est pourquoi la guerre contre les drogues telle que menée actuellement est un combat perdu d´avance et un gaspillage d´argent public.

Ce besoin inné mène t il obligatoirement à la déchéance mentale et physique comme nous l´affirment les censeurs de la morale judéo-chrétienne ? Non, car tout dépend du produit et de son dosage, de l´effet recherché et du profil psychologique de l´utilisateur. L´utilisateur compulsif existera toujours et utilisera tout ce qui lui tombe sous la main, drogue,alcool, tranquillisant, excitant, solvant, éther, lui n´est pas sectaire. Il va sans dire que la consommation de drogues est nuisible aux adolescents et à leur motivation aux études. Là c´est le rôle des parents qui doit reprendre le dessus pour expliquer, convaincre et savoir comprendre. Quand les parents outrés prennent soudainement conscience d´un problème d´alcoolisme ou de toxicomanie chez leurs enfants cela veut généralement dire que leur myopie face à l´évidence a permis au problème de se développer sans contrainte.

Pourquoi permettre aux adultes et interdire aux adolescents ? Simplement parce que la prohibition ne fait qu´augmenter le désir de transgresser le tabou et renforcer l´armée des petits dealers au service des mafias. Il serait temps également que les censeurs pour redevenir crédibles cessent de réprimer de la même manière les drogues douces et dures, tout en maintenant la dépénalisation de fait de l´alcool et ses ravages. La dépendance et les dommages sur la santé, les syndromes de manque, les hallucinations et comportements délirants induits devraient être les étalons médicaux objectifs pour évaluer la dangerosité et non le consensus politique ou culturel du permis et de l´interdit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire